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le premier voyage d'Emma

10 août 2007

Nous sommes le 10 août 2007, demain c'est le

Nous sommes le 10 août 2007, demain c'est le départ que l'on attend depuis un an, nous partons du port de Vigneux sur Seine pour rejoindre une petit port de plaisance dans le nord de la France.

Notre prévision est de faire ce périple en neuf jours par les canaux, c'est à dire descendre la Seine jusque Conflans saint Honorine en passant par le canal Saint Martin puis Saint Denis, remonter l'Oise pour reprendre le canal Saint Quentin, le canal de la Sensée, le canal du Nord et enfin la Deûle.

Notre vedette hollandaise de 10m30 battant pavillon Belge doit être prête pour demain matin. Un ravitaillement en gasoil s'impose, je m'en occupe en faisant quelques aller-retours à la pompe à essence avec mes bidons. Pendant ce temps, Eliane et Marie remplissent les cales de vivres sous les yeux curieux de Emma, notre petite fille, mascotte du voyage.

Kristie et Paul reprennent notre véhicule pour remonter sur Lille, nous n'avons plus de moyen de locomotion autre que nos pieds et notre bateau. Nous comprenons que c'est ici que notre aventure commence.

David, le papa de Emma,  arrive de Lille par le train puis par le RER D de 20:30. Marie et moi allons le chercher.

Notre équipage est maintenant au complet, nous passons notre première soirée ensemble mais aussi ma dernière au port Premier ou j'ai vécu ces deux années passées.

samedi 11 août 2007, le grand départ.

Il est 9:40 du matin, c'est avec beaucoup d'émotion que nous quittons le port premier, nous voila face à notre destin, au milieu de la Seine en direction de Paris.

Très rapidement, nous approchons l'écluse du port à l'Anglais, la première d'une longue série. IMG_0018

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      Nous arrivons à coté de l'hôtel Chinagora, l'empire asiatique, là ou la Marne se jette dans la Seine. Au loin nous voyons la bibliothèque Nationale de France puis la basilique Notre Dame et enfin l'entrée du port de l'Arsenal à tribord ou attendent déjà deux bateaux de plaisance à l'écluse.

Après un bref échange avec l'un des plaisanciers, nous comprenons qu'il faut attendre cinq minutes pour pouvoir rentrer dans le port. Le temps d'une boucle sur la Seine et une fois les deux bateaux rentrés, nous nous engageons à notre tour dans le sas de l'écluse.

Sous le regard de quelques curieux, l'eau nous porte à hauteur du port de l'Arsenal, nous y entrons et c'est en face de la capitainerie que nous nous arrêtons pour déjeuner.

C'est un ponton d'attente, nous ne pouvons pas y rester très longtemps. La capitainerie nous suggère de partir avant 14:15  car les bateaux de tourismes commencent leurs promenades vers 14:30 et ils sont prioritaires sur nous.

Après un repas composé de tomates, de jambon, et de fromage, nous décidons de partir pour le tunnel mythique après avoir prévenu la capitainerie pour faire passer le feu au vert. Nous entamons notre nouvelle étape en passant au milieu de deux rangées de bateaux ou quelques plaisanciers nous font des signes amicaux comme le feraient des randonneurs qui se croisent en montagne.DSC09110

Normalement, tout est prévu ! Les rares documentations que j'avais pu trouver concernant le canal Saint Martin, propriété de la ville de Paris, faisaient état de l'obligation d'avoir un projecteur dans le tunnel, je m'étais donc équipé en conséquence.

Malgré la bonne volonté de David, nous ne pouvons pas attacher le projecteur de manière satisfaisante à l'avant du Mounier et décidons de le garder en main.

Le feu est vert, nous nous engouffrons dans une pénombre inquiétante. Il fait noir, vraiment noir ! et pourtant le projecteur est branché ! on ne voit rien, il y aurait un bateau en face que je ne m'en rendrais même pas compte. C'est un passage alterné, heureusement !!!

Après quelques instants, nous commençons à distinguer les bords du canal, puis les voûtes réalisées en pierre de taille, leurs géométries sont parfaites. Le reflet des voûtes supérieures sur la surface de l'eau nous fait une étrange impression, c'est comme si nous étions  à l'intérieur d'un tuyau construit au XVIIIeme siècle.

Très vite, nous apercevons un puit de lumière qui vient du haut ou s'échappe un écrin de verdure qui pends au dessus du canal, le spectacle est édifiant !DSC09157

Qui aurait pu imaginer que nous allions trouver des arcs en ciel sous terre, un jeu de lumière qui donne de la couleur aux voûtes vieilles de plus d'un siècle. Au fil de l'eau, nous découvrons avec étonnement le nom des rues de Paris.

La fin du tunnel est proche, nous distinguons une forte lumière au loin.

Après un contre jour aveuglant, nous arrivons à l'air libre dans une sorte d'arène ou des grilles délimitent une nouvelle écluse et sur lesquelles s'appuient quelques curieux.

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Un éclusier vêtu d'habits du dimanche nous accueille, nous demande notre lettre de pavillon et nous remets un document ou sont listés les neuf écluses du canal Saint Martin et Saint Denis.

Le paysage est très verdoyant, nous avons du mal à imaginer que nous sommes en plein centre de paris jusqu'à ce qu'une cinquantaine de badauds s'installent autour de l'écluse.DSC09184

Derrière nous, un tjalk rentre, ce qui nous oblige à avancer le bateau très en amont. Une seule amarre centrale nous semble alors suffisante pour tenir le bateau le temps de l'exercice. Les portes de l'éclusent se referment derrière nous et l'éclusier ouvre les vannes. La manoeuvre devient alors très difficile à gérer, l'eau s'engouffre à droite du bateau, il devient alors impossible de tenir le Mounier, il se mets en travers du sas et cogne le mur gauche malgré tous nos efforts pour rétablir la situation.  Nous apprendrons plus tard que la vaisselle du jour avait volé par terre mais sans casse.

DSC09198L'éclusier voyant ce qui se passe ferme les vannes, le bateau retrouve alors une position normale. Nous revoyons alors la façon de tenir le Mounier avant de continuer la manoeuvre. Le spectacle n'est pas perdu, le nombre de curieux a doublé, et nous sommes même filmés puis tirés en photo.

Nous nous rappellerons de cette première écluse pendant très longtemps, les suivantes furent heureusement plus tranquilles. Il faut dire que nous prévenions les éclusiers suivants de notre première expérience afin qu'ils n'ouvrent pas toutes les vannes en même temps comme l'avait fait le premier. DSC09248

Après un temps d'attente, nous passons la dernière écluse qui nous mène au bassin de la Villette. C'est la fête de l'eau et il est impossible d'y trouver un point d'amarrage. Nous passons donc le pont levant et décidons de passer la nuit sur le quai de l'Oise.  Une petite visite de Carmélo et de ses petits enfants nous fit fort plaisir.

Contrairement à ce que nous aurions pu croire, nous passons une nuit assez calme après avoir essuyé quelques rires nocturnes bien arrosés.

Dimanche 12 août 2007, Paris se lève.

Le jour n'est pas encore levé que déjà des bruits se font entendre, des caisses qui s'entrechoquent,  quelque cris, des camions qui manoeuvrent. C'est au petit matin que nous comprenons la situation, un immense marché parisien avait poussé en face du Mounier. Eliane, Marie et Emma, après un petit déjeuner bien mérité se font un petit plaisir à arpenter le marché.

David et moi utiliserons ce temps libre pour procéder à quelques vérifications techniques sous l'oeil de quelques curieux. Nous en profitons pour changer une durit de gasoil qui montre quelques signes de faiblesse, l'odeur de gasoil ne trompe pas et il était vraiment temps de faire quelque chose.

Après quelques ratés, le moteur redémarre avec succès. Notre popularité devenant de plus en plus pesante, nous décidons de larguer les amarres pour continuer notre voyage.DSC09262

Nous quittons le canal Saint Martin pour rejoindre le canal Saint Denis, notre première écluse de la journée est face à nous, à tribord nous apercevons le dôme du parc de la Villette. Après un appel VHF sur le canal 20, les feux passent au vert/orange puis vert/vert, nous entrons alors dans le sas.

Ne voyant pas la suite du canal, nous sommes un peu inquiet pour le reste des opérations, nous n'avions pas trouvé de carte décrivant le trajet avec détail et nous allions de surprise en surprise. Après un bref échange avec l'éclusier, celui ci nous apprends que la hauteur à descendre est de DSC09267seize mètres !!!   Nous décidons alors de doubler nos cordes de dix mètres pour maintenir le bateau, puis entamons la descente.        DSC09274

Arrivé en bas, un monstre de porte décide de s'ouvrir, le bateau est trop en amont et risque de se faire écraser, nous le reculons pour ne pas prendre de risques.  Nous apprécions alors l'architecture de cet ouvrage d'art de 1891, vestige d'un passé industriel très riche et qui démontre l'importance du transport fluvial de l'époque.

Les autres écluses du canal Saint Denis sont plus facile à passer, le paysage se montre beaucoup moins accueillant que ce que nous avions pu découvrir la veille.  Après être passé à proximité du stade de France, nous nous engageons dans la dernière écluse pour rejoindre la Seine. DSC09282

L'éclusier nous réclame alors environ huit Euros comme droit de passage sur le domaine fluvial de la ville de Paris. Certaines mauvaises langues de l'équipage disent que nous aurions du être payé pour le spectacle offert aux parisiens sur le canal Saint Martin.

Je vous laisse en juger !

Nous voila sur la Seine à nouveau, cela fait du bien de pouvoir naviguer sans écluse toutes les vingt minutes. Il est temps de trouver un endroit pour déjeuner, par chance, nous trouvons un ponton pour amarrer le Mounier, poser une table ainsi que quelques fauteuils. Un petit rayon de soleil ne gache rien à ces quelques instants priviligiés.

Nous repartons ensuite tranquillement vers Conflans Saint Honorine. Il est bientôt 19:00, cela devient sérieux ! nous devons trouver une place pour passer la nuit. Fort de notre dernière expérience sur une nuit passée sur les bords de Seine, David et moi décidons de tenter le port de plaisance de Conflans à l'abri des remous. Ce qui n'était pas du goût de Marie qui optait pour passer la nuit à un ponton en bordure de Seine un peu plus en amont.

Notre intuition fut bonne, nous sommes rentrés dans le port de plaisance, avons trouvé une place très facile d'accès, avons pu faire le plein de notre réservoir d'eau et nous brancher sur le 220 volts.L'heure tardive nous laissa penser que personne ne revendiquerait l'anneau ou nous étions installés.

Toutes les conditions étaient remplies pour passer une vrai nuit, ce qui fut le cas.

Lundi 13 août 2007, de la Seine à l'Oise

Ce matin, grâce matinée jusque 8h30, Emma nous a laissé dormir ! Non dit Marie, ce n'est vrai, elle est toujours sage, dit elle pour défendre sa petite fille...

Il faut le reconnaître, nous sommes dans un port très calme au milieu de bateaux inoccupés. Après un bon petit déjeuner, nous sommes allés nous acquitter de nos dettes à la capitainerie, quinze Euros.

Sous un soleil radieux, nous quittons le port pour rejoindre Conflans. Après avoir descendu le peu de Seine qui nous restait, nous reprenons l'Oise à contre courant ! il faut d'ailleurs pousser le moteur pour pouvoir maintenir une vitesse acceptable.DSC09327

Quelle différence de paysage !, l'industrie de Conflans Saint Honorine laisse place à des berges parfois sauvages, parfois entretenues et dans tous les cas d'une très grande beauté. Pour la première fois, nous utilisons la VHF pour nous annoncer à l'écluse, nous avons pu la passer sans aucune attente.  Nous venions de découvrir à quoi sert la radio, vive le permis VHF !!!

DSC09331Il est bientôt 13h00, Pontoise n'est pas très loin et nous décidons de faire la pause déjeuner. C'est une très jolie ville qui n'est pas avare de pierres de taille. Très vite, nous faisons connaissance avec une famille de cygnes, une oie et quelques moineaux peu farouches pour le plus grand plaisir de Emma.DSC09343

L'oie est chassée par la maman cygne, elle ne veut pas partager les quelques croûtons de pain que nous jetons. Une fois la famille cygne rassasiée, l'oie pu revenir et déguster ce que nous avions mis en réserve pour elle.

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Après avoir dégusté tomates, betteraves et pâté façon Eliane, nous quittons ce port pour reprendre notre parcours. Sous un soleil plaisant, nous naviguons jusqu'à l'Isle d'Adam ou le charme de l'endroit est tellement attrayant que nous nous arrêtons avec l'intention d'y passer la nuit.

De toutes les haltes nautiques que nous avons fait jusqu'alors, c'est bien la première fois que nous avons un distributeur d'eau et d'électricité à carte bleue. Après une première tentative d'utilisation infructueuse, notre voisin nous explique que le système ne fonctionne pas, que l'on peut se servir en eau et même brancher nos batteries sur la borne d'électricité.DSC09411

Un premier repérage du coin nous fait découvrir une jolie petite ville avec un très beau parc et une faune  animale très riches, beaucoup de canard, de petits et grands ragondins mais aussi de quelques rats....

Un petit apéro chaises longues sur le pont nous permet de nous détendre complètement.....

Ce n'est pas tout ça, mais il faut remplir notre cuve d'eau pour assurer deux à trois jours de navigation. David prends l'initative de sortir le tuyau pour le brancher à la borne.

Bizarre, il n'y a pas de robinet ? mais comment fait on ? l'embout de la borne est femelle alors que toutes les prises d'eau que nous avions pu connaître sont des mâles et ne présentent aucun problème de branchement. Après analyse de la situation, David suggère d'enfoncer l'embout mâle et sans réellement me poser de questions, j'exécute la manoeuvre.

Bon sang !!!! Un geyser d'eau sous très forte pression incontrôlable nous arrive en pleine tête et me trempe omplètement.....  Il suffit donc de brancher quelque chose pour avoir de l'eau, original non ?mouill_

Après avoir retiré l'embout, l'eau s'arrête enfin et je peux changer short et tee shirt pour une nouvelle tenu. Non content de cette malheureuse expérience, David décide de mettre un nouvel embout qui peut se fermer ou s'ouvrir à volonté mais qui ne permet pas d'y attacher un tuyau.   Génial ! maintenant il faut le retirer !!! voyant David dans l'embarras et un peu gêné de la situation, je décide de lui venir en aide à nouveau et l'arrache en cassant le plastique. Nous voila repartit pour un nouveau geyser car une partie était restée dans la borne, je fut à nouveau trempé !!! Heureusement, David réussit à dégager la partie qui bloquait le robinet sur la position ouverte....

DSC09476C'est décidé, nous ne prenons pas d'eau à cette halte, nous allons devoir surveiller notre consommation.

Après tant d'aventures, un bon plat de pâtes et du corned beef préparé avec amour par Eliane, Emma et moi décidons d'écrire ces quelques lignes à la lueur d'une bougie.

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Mardi 14 août 2007, du soleil à la pluie...DSC09490

      Au levé de soleil sur l'Isle d'Adam et après avoir sortit Lola, notre petit bichon, je vais chercher deux baguettes et un pain coupé dans le centre ville. A mon retour, je réveille tout l'équipage du Mounier, le lit de la cuisine se transforme alors très vite en table ou il fait bon sentir le café et le pain encore chaud. Un léger rayon de soleil ne gâte rien à ce moment privilégié. 

Après avoir appelé l'écluse par VHF, David et moi décidons de reprendre notre route, ou plutôt notre canal de façon assez précipitée. Ce qui ne fut pas du goût des filles !!!  mais bon ...

Nous voila partit pour un long périple vers compiégne, une matinée très agréable avec néanmoins quelques problèmes d'adaptation de Lola qui ne supporte pas la solitude lors des passages d'écluses. Elle aboie jusqu'à ce que quelqu'un remonte dans le bateau, ce qui fait peur à Emma.  C'est décidé, nous allons organiser son évacuation sanitaire dés demain car cela ne peut plus durer !

Toujours sous un beau soleil, nous déjeunons à Creil. Au menu, omelette aux lardons natures. PS : Ne plus prendre des lardons natures mais préférer ceux qui sont fumés !!!

Peu de temps nous est accordé si nous voulons arriver à Compiégne du soir, nous repartons très vite.

Le temps se gâte, nous essuyons vent et pluie battante, la condensation rends difficile la conduite de l'intérieur, nous restons donc à l'extérieur autant que nous le pouvons.  Nous arrivons à Compiègne et y trouvons un port ou une nouvelle épreuve se présente à nous. Il s'agit de faire rentrer le Mounier dans une boite à sardine...

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Nous sommes très bien accueillis par le responsable de l'association qui gère le port. Après être monté sur son yacht, il nous explique de façon très détaillée les facilités disponibles aux alentours et nous donnes les clefs pour sortir.   

Il est 19:30, nous allons manger et comme à l'habitude un concert de téléphones portables commence. 

Après avoir soupé et installé le lit de Emma dans la cabine de pilotage, nous passons une nouvelle nuit sous le bruit de la pluie qui ruisselle sur le bateau.

Mercredi 15 août 2007, le rapatriement de LolaDSC09527

Il est l'heure de se lever, un premier coup d'oeil à l'extérieur montre une météo peu favorable pour le bronzage. Ce n'est pas bien grave, de toutes façon il faudra bien avancer. Eliane et moi décidons d'aller chercher du pain le temps que le reste de l'équipage se lève. Vous n'allez pas le croire, pas une seule boulangerie ouverte ! nous sommes revenus sans pain.DSC09535

Après nous être acquitté d'un don à l'association du port, nous décidons de partir. C'était sans compter un boot récalcitrant qui avait décidé de s'accrocher entre deux planches de ponton.... il fallut manoeuvrer jusqu'à ce qu'un plaisancier libère la corde de son emprise... et le bateau par la même occasion.

Nous partons avec la pluie, manteaux et kways sont bien utiles. En fin de matinée, nous avons droit à quelques éclaircies bien agréables puis nous arrivons à Chauny vers 13:30.DSC09592

Kristie, Myléne et Paul sont déjà arrivés et nous aident à amarrer le Mounier. Aujourd'hui est un grand jour à Chauny, c'est la grande braderie annuelle !!! nous en profitons pour nous promener au milieu des puces.

Le véhicule de Kristie nous est bien utile pour faire quelques aller retours à la pompe à essence et compléter notre réserve de gasoil d'environ 90 litres, assez pour finir notre périple.

La journée se termine, Kristie, Myléne et Paul repartent en emportant Lola qui restera quelques jours à la maison pour se reposer. ( Surtout nous reposer en fait !!! )

Jeudi 16 août 2007, une visite imprévue.DSC09614

      Nous voici déja au petit matin, nous faisons quelques courses à Chauny pour remplir les cales de vivres et repartons rapidement, le temps est au beau fixe, la journée devrait être agréable. Il parait que le capitaine a cassé le lavabo car on ne peut plus se laver. Je traduis la version de Marie !!! il y a une fuite dans l'évacuation des eaux usées ce qui mouille la cale du bateau, je prends donc la décision de condamner le lavabo le temps de réparer. DSC09610

A peine partit, nous abordons notre première écluse, un bon échauffement pour tout l'équipage.  Il faut dire que nous allons devoir en passer quelques dizaines sur le canal de Saint Quentin.

Il est 12:15, nous nous arrêtons pour déjeuner.... steack haché, pommes de terre et haricots vert à l'échalotte.... quel festin ! même Emma a tout mangé sa purée de courgettes avec steack haché deux fois. DSC09639

Comme convenu avec Emmanuel et Isabelle, nous les appelons pour donner notre situation. Nous sommes encore loin de Cambrai, nous nous donnons donc rendez vous à Jussy pour une pause et faire un brin de 'cosette'.

Peu de temps après avoir attaché le Mounier, ils arrivent, nous prenons alors café et quatre quart sur le bateau.

Nous repartons ensuite pour atteindre Sericourt le Grand, un endroit que nous connaissons déjà , nous sommes presque sur de pouvoir passer la nuit au calme.DSC09627 Emma en profite pour faire une petite sieste après avoir mangé sa compote.

Comme la dernière fois, personne pour nous accueillir, nous ne pourrons peut être pas disposer d'eau et d'électricité. Nous insistons sur le numéro de téléphone, un monsieur très sympathique arrive alors en voiture, fait le nécessaire pour que nous ayons du courant et de l'eau et nous réclame douze euros pour la nuit.DSC09618

Pas de chance !!!, ca disjoncte ! un nouveau coup de fil déclenche l'intervention d'un technicien.IMG_0008b

Pendant que David tente d'aménager un haut parleur sur la VHF, je répare la fuite du lavabo et Eliane prépare quelques crêpes pour notre repas du soir.

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Vendredi 17 août 2007, séquence grandes émotions

    Aujourd'hui est une journée spéciale, nous devons partir de bonheur car il faut être prêt pour prendre le DSC09622tunnel de Riqueval, plus souvent appelé "touage" par les habitués du lieu. Nous devons être à l'entrée du tunnel vers 14:00 pour pouvoir commencer la lente traversée à 15:00.

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     La météo est bonne, nous passons avec facilité les écluses automatisées les unes après les autres jusqu'à ce que nous arrivions à celle de Saint Quentin. A priori, rien de particulier, nous rentrons dans le sas, David actionne le levier qui ferme les portes arrières de l'écluse et ouvre les vannes pour faire monter le Mounier, et là surprise !!!  "Jean-Yves, nous avons un sérieux problème !", me dit David avec calme..., dans la seconde qui suivit, Eliane confirma la situation !

IMG_0031bJe ne pu que constater la situation tragique de mon bastingage en inox s'écrasant sur le renfort métallique affleurant le mur de l'écluse au fur et à mesure que le bateau s'élevait.IMG_0032b

Malgré tous nos efforts pour dégager le bateau, ayant tiré la barre d'alarme pour les cas de situation grave, nous ne purent que constater notre impuissance à sauver notre barrière, celle-cie s'écrasa lentement mais surement devant nous. Nous comprenons que la barre que nous avions manoeuvré n'a pas pour but d'arrêter la montée des eaux mais simplement de prévenir l'éclusier d'un problème car il arriva quelques minutes plus tard.

Après avoir déboulonné les attaches, l'éclusier nous proposa alors de baisser le niveau d'eau afin de faciliter l'extraction de la barrière de son piège, nous purent alors la sortir complètement. N'ayant plus aucune IMG_0042butilité, nous laissons la rembarbe sur place et repartons avec un peu d'amertume.

   Il fallait bien nous faire une raison et arès réflexion, ce bastingage n'étant pas d'origine, nous décidons de retirer celui de gauche pour rendre au Mounier son aspect initial.  Enfin, pas de suite....

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A l'entrée du premier tunnel, sur le chemin de halage à tribord, l'éclusier à qui nous avions eu affaire précédemment nous attendait pour nous remettre le règlement concernant le passage du tunnel de Riqueval.

Le canal est sinueux, les grandes péniches sont très ralenties dans les virages, nous décidons d'en doubler une puis restons sagement derrière la deuxième.IMG_0059b

   Arrivé au tunnel de Riqueval, nous nous amarrons à tribord assez loin de l'entrée de façon à laisser de la place pour la péniche hollandaise que nous avions doublé un peu plus tôt.  En effet, il faudra attacher chaque bateau du plus gros au plus petit à l'aide de cordes, le premier étant tiré par une sorte de grosse barge elle même tractée par une chaîne de huit kilométres de long posée au fond du canal. Il est interdit d'utiliser les moteurs car la ventilation est naturelle, donc trés réduite. Les gaz d'échappement de plusieurs gros moteurs auraient vite fait de nous intoxiquer !IMG_0061b

   Nous faisons connaissance avec le capitaine de la péniche hollandaise, il transporte du blé de Saint Quentin jusqu'en Hollande et doit revenir avec de l'engrais, c'est un habitué du canal ! 

Un peu plus tard, nous nous mettons derrière lui et lui passons deux embouts de corde afin qu'il nous attache à l'arrière de son bateau.

    C'est à ce moment qu'un représentant de VNF arrive, nous demande la lettre de pavillon et nous conseille de tripler nos cordage pour avoir plus de maîtrise de notre bateau.

C'est écrit sur le règlement dit il !!!!

A peine avions nous commencé à détacher le bateau, que le convoi se mets à avancer, rendant la manoeuvre impossible. IMG_0055b Il faut dire que nous avions perdu beaucoup de temps à manoeuvrer pour pouvoir passer la lettre de pavillon au monsieur de la VNF sur la rive droite.

Grrrrrrrrr...... !!!, je ne ferais pas de commentaire sur l'organisation et le service...

    Nous sommes rapidement engagés dans le tunnel attaché à un bateau qui avance en crabe frottant à tribord avant et bâbord arrière sur le mur du tunnel. Le Mounier devient alors très difficile à manoeuvrer, impossible de le redresser, nous raclons inévitablement à bâbord, une partie de l'antenne s'arrache et le taud s'érafle sur la voûte du tunnel.

Nous avons fait à peine cinq cent mètres !!! une décisions s'impose ! Nous demandons alors au capitaine du bateau de devant s'il peut nous détacher afin de nous libérer de son emprise et ainsi éviter une avarie.

Nous voila engagé pour un voyage sous terre de plus de cinq kilomètres de long à une vitesse d'un peu plus de deux kilomètres heure derrière trois énormes péniches qui avancent difficilement. Nous nous serions crus dans un roman de Jules Verne !!! Le tunnel est rectiligne et interminable...IMG_0069b

Deux heures trente plus tard, nous entendons les grondements des moteurs des péniches qui sont devant nous, et c'est dans un épais nuage de gaz d'échappement que nous sortons... pour l'air pur il fallut attendre un peu que le brouillard se dissipe.

Le passage de ce tunnel est réellement un frein au developpement de la navigation de plaisance sur le canal de Saint Quentin, tous les plaisanciers que j'ai pu rencontrer on une mauvaise expérience de sa traversée et l'évite quand ils le peuvent.IMG_0068b

   Le convois repart, le bateau Hollandais avec qui nous avions sympathisé nous laisse doubler sans que nous ayons demandé quoi que ce soit, son collègue fit de même et nous ouvrit la route vers la péniche suivante. Devant cet élan de générosité et le ralentissement de la troisième, nous décidons de la doubler aussi et poussons les gaz à fond.

C'est une grave erreur, nous nous retrouvons engagé dans un duel ou notre petit moteur de soixante cinq chevaux ne nous place pas vraiment en favori.    Nous ne saurons jamais si c'était volontaire ou pas, mais la péniche s'amusa à tenir notre tribord mettant en péril notre petite embarcation.  Dans un élan de lucidité, je décide de réduire fortement les gaz pour laisser passer le monstre et ainsi éviter l'irréparable.

Nous avions eu assez d'émotion pour la journée, je décide donc de faire une pause avant la prochaine écluse pour prendre un goûter bien mérité. La suite de la journée est plus tranquille, après avoir passé l'écluse, nous nous arrêtons pour passer la nuit.

Samedi 18 août 2007, une journée comme on les aime...

cambrai_vnfNous passons une excellente nuit à Honnecourt sur Escau. Au petit matin, nous repartons dans la direction de Cambrai.  Seize écluses nous attendent avant d'y arriver !DSC09649

Nous les passerons tranquillement, sans aucun stress....  >>>>>

 

DSC09652Le paysage se dévoile au fur et à mesure que l'on avance, les canal est bordé d'une verdure rayonnante. c'est dans un climat de sérénité que nous passons devant l'abbaye de Vaucelle ou un léger voile de brume invite à la méditation. Quelques pécheurs sur les bords Complètent cette toile de maître.

Nous nous rappellerons de l'écluse à proximité de Crèvecoeur ou un jeune éclusier dénudé d'un minimum de courtoisie sortit de son box pour pour nous demander notre provenance, notre lieu d'arrivée et le nombre de personnes sur le bateau.  Pas de "bonjour", pas de "s'il vous plait", pas de "au revoir"... et encore moins de "bonne route".... l'image de VNF en a pris un coup !IMG_0085

Après avoir avoir passé quelques petits villages typiques, nous arrivons à Cambrai. Eliane aurait souhaité y faire quelques courses pour le week-end mais devant la tristesse du port qui est  beaucoup trop proche des voies rapides, nous décidons de passer notre chemin. Ceci n'était pas vraiment du goût de Eliane, inquiète de ce que nous pourrions trouver comme magasin.  DSC09598

    Une panne d'écluse à la sortie de Cambrai nous retarde, nous repartons ensuite en direction d'Iwuy ou nous devons rendre la télécommande permettant de se signaler aux écluses automatiques. Dans l'espoir de trouver un magasin ouvert, nous nous arrêtons au "bassin rond" de Etrun. A peine amarré, Eliane, Marie, Emma et David vont au village pour trouver de quoi manger et reviennent bredouilles.

David et moi décidons de remettre en service le groupe électrogène pour avoir un peu de 220 volts. Par respect pour notre nouveau voisin, un immense yacht hollandais, nous décidons de ne pas le laisser tourner trop longtemps.

Eliane, avec les fonds de cale nous composa un excellent repas; fois de canard sur pain grillé, corned beef, purée, puis un dessert.... le paradis !!!!!

Un peu fatigué, nous allons nous coucher vers 22:15.

Dimanche 19 août 2007, David nous quitte, Myléne arrive...

Nous avons passé une excellente nuit au bassin rond d'Etrun, et éveillés sous un soleil entreprenant. Notre voisin hollandais a descendu ses trois dogues de son immense yatch, ce qui fut l'objet d'une discussion sur le castrage des chiens.

Nous prenions notre temps, mais après un rappel à l'ordre de d'Eliane, nous demarrons le moteur... Notre objectif du matin, Se ravitailler ! et ainsi finir notre voyage sans avoir faim. Les premiers villages que nous traversons ne sont pas d'une trés grande vie et il est peu probable que nous y trouvions un magasin.

Nous n'avons pas le choix, nous allons utiliser la technologie moderne !! Sur le GPS, nous voyons un supermarché Champion à 4,5 km à pieds et par chance, 3 des 4,5 km longent le canal.

Pas terrible les rives, et pourtant il faut que l'on accoste derrière le pont pour pouvoir aller faire quelques courses. Les bords de berges sont pleines de hautes herbes, de ronces et d'orties, elles semblent ne pas être équipées d'anneau. Nous tentons la manoeuvre, et réussissons à accoster avec quelques picures d'orties.  Aprés avoir planté deux piquets en terre, Eliane, Marie et David partent au village.

Pendant ce temps Emma fait une sieste, je procéde à une révision du bateau. ( Niveau d'huile, graissage du presse étoupe, vérification des cales, ... ) J'en profite même pour écrire la page du journal de la veille.

Une heure plus tard, notre équipe se retrouve au complet, nous décidons alors de déjeuner sur place. A peine avions nous commencé à manger qu'un énorme bateau avançant à une vitesse excessive nous entraine dans son sillage et fragilise les amarres de fortunes sur des piquets plantés en terre.  Je du sortir du bateau trés rapidement pour sécuriser le bateau afin de nous permettre de déjeuner tranquillement.

Nous repartons ensuite vers Courcelles les Lens. La prochaine écluse est à plus de 20 km ! le canal de Saint Quentin nous avait habitué à des biefs beaucoup plus courts....   et il faut avouer que c'est un peu plus reposant. Nous arrivons à Courcelles vers 17:00, par chance nous trouvons une place laissée vacante par son occupant, Kristie, Myléne et Paul avec qui nous avions rendez vous nous aident à amarrer le bateau.

DSC09768C'est sous une pluie battante que nous faisons connaissance avec le gestionnaire du port ! nous aurons de l'électricité, de l'eau ainsi que des douches chaudes... le bonheur !

C'est la dernière escale pour David, il reprends le travail demain matin, ses parents viennent donc le chercher. C'est comme cela que nous nous retrouvons à dix dans le Mounier pour prendre un café. 

Nous nous retrouvons du soir avec un nouvel équipage, Eliane, Marie, Myléne, et moi même mais aussi Lola !!!

Lundi 20 août 2007, nous arrivons...

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Le petit matin de Courcelles est à l'image de la veille, nous partons sous une pluie fine et un ciel chargé de nuages. On ne se pose pas de questions, et partons tanquillement.

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Nous passons sous le pont bariolé de l'autoroute A1, d'habitude nous passons plutôt dessus !

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     Rapidement, nous pouvons voir la prison de Loos à tribord, puis le port de Lille. C'est un endroit que nous connaissons trés bien car c'est à cette portion de la Deûle endroit que nous avions nos entrainements de kayak.

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Le soleil est de retour, nous décidons de faire la pause déjeuner du coté du bois de Lille .

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Face à nous se trouve le Colysée,  l’ouvrage qui doit son nom au Colysée Royal, lieu de plaisirs et de fêtes édifié à Lambersart au siècle des Lumières, il a été conçu comme un véritable “ objet sculpté ” érigé au cœur de la plaine en bordure de la Deûle.

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Notre repas du midi terminé, nous repartons et passons l'écluse de Lambersart.

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Puis Wambrechies, DSC09840 , puis  Quesnoy Sur Deûle,DSC09862  après avoir passé une écluse réputée dangeureuse pour son courant de babord.

L'éclusier, fort sympathique s'efforça de fermer au maximum le barrage afin de réduire le courant.

Notre voyage se termine ! nous fêtons cela dignement avec les moyens du bord !!!DSC09886

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